Archive #0321

Auteur : Elian Vern, Bookman itinérant
Date de rédaction originale : 8 août 1912
Sujet : Fusion spirituelle entre l’âme de l’appelée et celle de la guerrière réincarnée

« L’âme des guerrières ne meurt pas. Elle circule. Elle attend. »

C’est un mythe ancien que seule l’observation rigoureuse a pu confirmer : les âmes des guerrières d’origine divine ne disparaissent pas. Elles se déplacent, comme une arme sacrée passant de main en main.


Lorsqu’une guerrière approche de sa fin — naturelle ou violente — un signal imperceptible est émis vers la Destinée. Les textes anciens oscillent entre son identification comme entité, concept, ou présence divine. Certains manuscrits la comparent aux Moires grecques, d’autres la traitent comme une force pré-existentielle, sans visage ni morale.


Si la mission de la guerrière qui va s’éteindre reste inachevée, la Destinée réagit. Elle éveille une appelée, une jeune femme dont l’âme entre en résonance partielle avec celle de la guerrière. La plupart de ces appelées ressentent des instincts inexplicables : maîtrise spontanée de certaines armes ou techniques de combat, attirance pour le conflit ou les rites oubliés, lecture des runes.


La fusion complète, elle, n’intervient qu’à la mort effective de la guerrière précédente. L’ancienne âme prend alors possession du corps réceptacle, consumant une part de l’âme de l’appelée, comme une torche sacrifiée pour allumer un brasier ancestral.
Dans de rares cas, la Destinée juge bon de retirer l’âme du cycle. Celle-ci rejoint alors un lieu d’attente — le Valhalla, les Limbes, ou l’Ether, selon les traditions. Elle peut y rester une éternité, ou être rappelée.


Et parfois… une autre âme, étrangère à la lignée initiale, est envoyée pour poursuivre la mission. L’appelée devient alors un creuset d’une nouvelle histoire. Une déchirure mystique se produit, dont peu reviennent indemnes.
Rien de tout cela ne peut être prédit. Seulement observé. Et transmis.